La clarinette dans la musique classique
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 La seconde moitié du XIXème Siècle

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Stadler
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MessageSujet: La seconde moitié du XIXème Siècle   La seconde moitié du XIXème Siècle Icon_minitimeDim 22 Avr - 13:43

Seconde moitié du XIXème siècle

Le Système BOEHM.

En 1839, KLOSE et BUFFET trouvent la possibilité d'adapter le système BOEHM à la clarinette.
C'est une VERITABLE REVOLUTION dans l'art de jouer de la clarinette !
Avec le nouveau système, beaucoup plus complet que le système MULLER :

* Les doigtés changent (il y a beaucoup plus de clés)
* L'instrument répond mieux
* La production des sons aigus est plus facile
* La sonorité est meilleure et encore plus homogène
* La justesse est nettement supérieure
* Les doigtés dits fourchus sont supprimés.

En 1825, la Maison BUFFET-AUGER, qui plus tard deviendra BUFFET-CRAMPON, commence à fabriquer des clarinettes d'après le système Yvan MULLER.

Citation :
La Maison BUFFET-CRAMPON

En 1830, BUFFET-AUGER céda sa maison à son fils qui épousa Mlle CRAMPON.
Le jeune patron décida d'adjoindre le patronyme de son épouse au sien.

Le frère cadet de BUFFET-AUGER, Louis Auguste, travailleur infatigable et d'esprit inventif a la bonne fortune de se lier d'amitié avec le clarinettiste Hyancinthe KLOSE (1808-1880). Né dans l'île de Korfou, KLOSE était venu très jeune en France pour y étudier la musique. Il fut d'abord musicien au 6ème Régiment de la garde Royale, puis il fut nommé Chef de Musique au 9ème Régiment léger, poste qu'il résilia en 1835. Le jeune clarinettiste avait merveilleusement perfectionné sa virtuosité sous la direction de son Maître F. BEER. Aussi, lorsque celui-ci mourut en 1838, KLOSE était tout désigné pour le remplacer. Il fut nommé professeur au Conservatoire de Paris en 1839. KLOSE n'est pas seulement un virtuose et un grand pédagogue, il a comme Louis-Auguste BUFFET, le génie de la recherche et de l'invention. Ils résolvent d'améliorer le mécanisme de la clarinette à treize clés en appliquant le principe des anneaux mobiles que l'Allemand Théobald BOEHM avait imaginé pour la flûte.
Né en 1794, Théobald BOEHM fut pendant de nombreuses années, membre de la Chapelle Royale (Hofmusikus), flûtiste virtuose, compositeur pour son instrument et inventeur d'ingénieux perfectionnements dans la construction des instruments à vents en bois. Suivant les traces du Suisse GORDON qui, vers 1827, avait imaginé un nouveau système, BOEHM part de l'idée que la place des trous ne doit pas dépendre de la commodité du doigté, mais bien des principes acoustiques régissant la meilleure résonnance, aussi son premier souci est de rechercher les meilleures dimensions et la meilleure perce de l'instrument, pour chercher ensuite le mécanisme le plus favorable pour le jeu.
Il agrandit les trous (autrefois très petits) au point que les extrémités des doigts ne suffisent plus à les boucher, il adopte pour la tête de l'instrument une perce conique, et pour le corps une perce cylindrique. Le son est plus rond que celui de l'ancienne flûte. C'est également BOEHM qui met le système d'anneaux réunis par une tige mobile permettant de boucher plusieurs trous avec un seul doigt. Il eut pour conseiller scientifique le Professeur K. von SCHAFHAEUTL.
La clarinette, d'après le système BOEHM, est mise au point et exposée par BUFFET et KLOSE en 1839. BUFFET prend le brevet en 1844.
Bien entendu, comme c'est le cas pour presque toutes les innovations, il y a des critiques de la part de certains virtuoses habitués à la clarinette à treize clés. Il faut dire que nombre de doigtés changent.
Toutefois, le nouveau système apporte tellement d'améliorations techniques (doigtés, trilles et batteries plus faciles ou rendus possibles), qu'il ne tarde pas à s'implanter. Certes, la chaire qu'occupait H. KLOSE au Conservatoire de Paris a dû faciliter le rayonnement de l'invention.
Par ses qualités de justesse et de virtuosité, cet instrument révolutionne le monde de la clarinette et il s'est imposé partout dans le monde.
On peut dire qu'à peu de chose près, le système n'a plus changé dans sa structure depuis près de cent quarante ans.
Est-ce dire qu'il n'y aurait pas eu d'évolution dans ce domaine depuis cette époque ? Au contraire. Depuis, les fabricants ont fait preuve d'ingéniosité en cherchant sans cesse à améliorer la technique, la justesse et l'homogénéité sonores.
En 1845, F. LEFEVRE construit une clarinette sur laquelle, au moyen d'anneaux mobiles, il supprime tous les doigtés dits "factices" de la clarinette à treize clés sans rien changer à la position de la main gauche.
En 1845, BLANCOU, clarinettiste, fait construire un instrument qui, sans changer les doigtés de la clarinette à treize clés, procure les mêmes avantages que la clarinette système BOEHM.
En 1852, GYSSENS fait une clarinette dont les trous, les clés et les anneaux sont disposés de manière à allier la justesse et les facilités du système BOEHM aux doigtés de la clarinette à treize clés.
C'est à tort qu'on situe entre les années 1846 et 1848 l'adjonction d'un baril. En effet, celui-ci se trouve déjà dans un jeu de trois clarinettes en Do, Si bémol et La découvertes dans un étui qui constituait le nécessaire d'un clarinettiste d'orchestre des années 1820.
Ce jeu, signé TUERLINCKX de Malines, se compose pour chaque instrument :

* Du bec,
* D'un baril,
* Du corps supérieur,
* Du corps inférieur,
* D'un corps intermédiaire. C'est celui-ci qui porte les clés principales, mais cette partie n'existe plus dans les clarinettes modernes qui ne comportent que deux corps porteurs de toutes les clés.
* Du pavillon.

Seule la clarinette en La emprunte à la clarinette en Si bémol le corps intermédiaire et le pavillon.
A noter aussi que l'étui contient en plus un corps supérieur et un corps inférieur pour remplacer les parties correspondantes de la clarinette Si bémol au cas où il faudrait s'accorder à un diapason plus élevé. Ces pièces sont donc un peu plus courtes.
Dans la seconde moitié du XIXème siècle, F. LEFEVRE s'associe avec Andyor ROMERO, clarinettiste espagnol de grand renom et professeur au Conservatoire de Madrid, pour construire la clarinette appelée "ROMERO". D'un mécanisme merveilleux et de conception tout à fait nouvelle, cet instrument beaucoup plus complexe que celui de KLOSE, est exposé en 1867 à l'Exposition Universelle de Paris.
Dans la seconde moitié du XIXème siècle, différents instruments sont encore fabriqués. Il s'agit surtout d'une combinaison entre les systèmes BOEHM et MULLER :

* La clarinette à treize clés et deux anneaux placés sur le corps de la main droite (Fa fourche).
* La clarinette à quatorze clés (la quatorzième clé est placée à portée de l'index droit et sert à triller les notes La et Si bémol).La seconde moitié du XIXème Siècle A-Bbemol
* La clarinette à quinze clés et deux anneaux (généralement appelée demi-BOEHM).

De son côté, le facteur belge E. ALBERT, expose lui aussi un instrument perfectionné à l'Exposition Universelle de 1867.
ROMERO et ALBERT apportent deux nouvelles réformes à la clarinette. Leurs moyens sont analogues, ils ne diffèrent que dans le mode d'exécution.
Ils ont amélioré le timbre et la justesse du Si bémol au moyen d'un trou spécialement destiné à cette note; dans la clarinette ordinaire, la même clé sert à produire en plus de cette note, la série des douzièmes.
Pour le système ROMERO, il est plus facile de produire les notes du médium (Sol dièze, La, Si bémol). La seconde moitié du XIXème Siècle Gp-A-Ap
De même que les trilles Fa, Fa dièze, Sol, Sol dièze, La, Si bémol. La seconde moitié du XIXème Siècle Trilles
Les mêmes avantages se trouvent sur le système ALBERT.
De plus, en réunissant les deux corps principaux en un seul tube, ROMERO a dû percer un trou qui donne l'intonation juste au Do dièze La seconde moitié du XIXème Siècle Cp4 et de sa douzième Sol dièze La seconde moitié du XIXème Siècle Gp5. De plus, par un système simple et ingénieux, il est maintenant possible de faire le trille Si - Do dièze La seconde moitié du XIXème Siècle B-Cp4.
Enfin, grâce aux deux nouveaux systèmes, les vibrations de la colonne d'air n'étant plus troublées par des courses anormales, les sons du registre supérieur peuvent être joués avec douceur et les accidents appelés vulgairement "couacs" ne se produisent plus.
La clarinette ROMERO a été fabriquée par BIE, facteur d'instrument à Paris.
A la même exposition, nous retrouvons les facteurs français : Buffet - Crampon - Buffet (jeune) - Lecomte - Thibouville aîné - Martin Frères - Gautret de Paris - Isidore Lot, de la Couture - Ziegler de Vienne et Lausmann de Linz y exposent des clarinettes système allemand.
Depuis le début du XIXème siècle, WURLITZER fabrique des clarinettes à Erlbach (Saxe). Cette maison existe encore aujourd'hui, mais elle s'est installée en 1959 à Neustadt-an-der-Aisch (près de Nuremberg). Son mode de production de clarinettes système OEHLER est resté artisanal. Sa clientèle se trouve surtout en Allemagne, un peu en Suisse, en Hollande, en Autriche, en Pologne, en U.R.S.S., en Angleterre et aux U.S.A..
Le délai de livraison dans les cas extrêmes peut aller jusqu'à trois ans. WURLITZER possède une clarinette de son grand-père dont la marque est K.S. PIONIER. Cette clarinette à treize clés et deux anneaux appartient à une série de dix. Son corps en bois est recouvert d'un tube en cuivre qui l'épouse parfaitement. Cette série a été fabriquée pour des clarinettistes de la musique militaire allemande du 12ème Bataillon.
Citons également dès 1840, la firme KOHLERT de Grasliltz (Tchécoslovaquie) reprise le 1er mars 1967 par la maison PFANNENSCHVARZ de Nordheim (Winnenden) R.F.A..
D'après Constant PIERRE, il y avait aussi à Paris, GODFROY qui, bien que spécialisé dans la fabrication des flûtes système BOEHM, construit également des clarinettes entre 1814 et 1878.
En ce qui concerne la facture belge de cette époque, elle fait l'objet d'un chapitre particulier (Voir La facture belge et Adolphe Sax).

Source : http://users.skynet.be/LC/Clarinet/Histoire/Hist2.htm#XIXbis, avec l'aimable autorisation de Laurent Calomne
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